
Le marché immobilier connaît enfin un tournant après deux années difficiles. Depuis l'automne 2024, une reprise modeste mais constante s'installe, avec un volume de 892 000 transactions de logements anciens sur les douze derniers mois à fin avril 2025. Plus encourageant encore, l'évolution annuelle est redevenue positive pour le deuxième mois consécutif, avec une hausse de 2,5 % - une première depuis juin 2022.
Vous vous demandez certainement quelles prévisions pour le marché immobilier en 2025 sont réalistes. Dans cet article, vous découvrirez les tendances inattendues qui transforment actuellement le marché, les facteurs qui influencent cette reprise et comment ces changements pourraient affecter votre pouvoir d'achat immobilier dans les différentes régions françaises.
Points-clés
Après deux années de crise, le marché immobilier français montre des signes de reprise encourageants avec des tendances inattendues qui redéfinissent les opportunités d'investissement.
• Le marché immobilier reprend des couleurs : +2,5 % de transactions et +0,4 % de prix sur un an, première hausse depuis juin 2022
• Les grandes métropoles mènent la reprise : Bordeaux (+3,6 %), Lyon (+2,5 %) et Paris (+2,3 %) retrouvent leur dynamisme d'avant-crise
• Les appartements anciens superperforment : +0,7 % contre +0,3 % pour les maisons, particulièrement en province (+1,1 %)
• Les conditions de crédit s'améliorent : Taux moyen à 3,40 % (-0,60 point) permettant 10% de capacité d'emprunt supplémentaire
• Le pouvoir d'achat immobilier augmente : +7 m² de surface finançable en moyenne, jusqu'à +9 m² à Paris pour un budget équivalent
Cette reprise reste fragile et inégalement répartie, mais les primo-accédants (44 % des transactions) et l'assouplissement du PTZ créent un environnement favorable pour les futurs acquéreurs en 2025.
Un marché en mutation après deux années de recul
Après une longue période de turbulence, le secteur immobilier français montre enfin des signes de changement. Cette transformation intervient après une chute historique qui a marqué le marché pendant deux années consécutives.
Retour sur la baisse des prix en 2023-2024
Le marché immobilier a traversé une phase exceptionnellement difficile en 2023-2024. Le volume de transactions a fortement chuté, passant à environ 775 000 ventes en 2024, contre 872 000 en 2023 [1], ce qui représente un recul de 36% par rapport au pic de 2021, où 1 176 000 ventes avaient été enregistrées [1]. Cette baisse spectaculaire représente le niveau le plus bas depuis 2015.
Parallèlement, les prix ont également reculé avec une diminution marquée de 4% en 2023, suivie d'une baisse plus modérée de 0,8 % en moyenne nationale en 2024 [1]. Certaines métropoles ont été particulièrement touchées, notamment Nantes (-5,4 %), Reims (-5,2 %) et Lyon (-4,7 %) [1]. À Paris, la correction cumulée depuis 2020 a dépassé 11 % [1].
Stabilisation progressive observée début 2025
Néanmoins, les premiers mois de 2025 ont révélé une stabilisation progressive du marché. Après six trimestres consécutifs de baisse, les prix des logements anciens ont finalement progressé de 0,4 % sur un an au 1er trimestre 2025 [2]. Cette reprise est plus marquée pour les appartements (+0,7 %) que pour les maisons (+0,3 %) [2].
En province, la situation s'améliore également avec une hausse des prix de 0,7 % au premier trimestre [2]. L'Île-de-France, quant à elle, continue d'enregistrer une légère baisse (-0,3 %), nettement moins prononcée qu'auparavant [2]. À Paris, les prix des appartements augmentent légèrement (+0,4 %) après une période de forte correction [2].
Hausse modérée des transactions immobilières
Le nombre de transactions immobilières connaît également un rebond encourageant. À fin avril 2025, le volume cumulé sur douze mois atteint 892 000 transactions [2], puis 916 000 à fin août [3], marquant une remontée constante depuis l'automne 2024.
Pour la première fois depuis juin 2022, l'évolution annuelle est redevenue positive, avec une hausse de 2,5 % [2]. Cette tendance s'est confirmée et amplifiée puisque la progression annuelle atteint désormais 10% [3]. Les prévisions pour l'ensemble de l'année 2025 s'élèvent à 850 000 à 900 000 transactions [4], soit une hausse attendue d'environ 15% par rapport à 2024 [4].
Cette convalescence du marché immobilier en 2025 reste toutefois fragile et inégalement répartie sur le territoire français.
Les tendances inattendues qui redessinent le marché immobilier 2025
Les chiffres du premier semestre 2025 révèlent plusieurs tendances surprenantes qui redessinent profondément le paysage immobilier français. Alors que certaines régions retrouvent leur dynamisme d'avant-crise, d'autres zones connaissent des évolutions contrastées.
Reprise des prix dans les grandes métropoles
Après plusieurs trimestres de correction, les grandes villes françaises affichent désormais un rebond significatif. L'indice des prix immobiliers indique une hausse de 0,8 % sur un an au niveau national [5]. Ce mouvement est particulièrement marqué dans certaines métropoles qui renouent avec des hausses notables :
Dans la capitale, après trois années consécutives de baisse, les prix repartent timidement à la hausse (+0,4 % après -3,1 %) [2]. Malgré cette reprise, les prix parisiens restent 11 % en dessous de leur pic de 2020, ce qui explique qu'environ un vendeur sur cinq y revend à perte [6].
Légère hausse des appartements anciens
Les appartements anciens présentent une meilleure résistance que les maisons. Au premier trimestre 2025, leurs prix ont progressé de 0,7 % sur un an au niveau national, contre seulement 0,3 % pour les maisons [2]. En province, cette tendance est encore plus marquée avec une hausse de 1,1 % pour les appartements [2].
Néanmoins, cette reprise n'est pas uniforme. Si 75 % des villes de plus de 100 000 habitants connaissent une hausse des prix des appartements [7], certaines métropoles comme Amiens, Saint-Étienne, Nantes et Rennes continuent d'enregistrer des baisses [7].
Stagnation ou baisse dans les zones rurales
Contrairement aux idées reçues, les zones rurales présentent des évolutions contrastées. Certaines sources indiquent une légère stagnation, voire un recul de 0,1 % [8], tandis que d'autres mentionnent une progression de 2,5 % depuis janvier 2025 [1], nettement supérieure à la moyenne nationale.
Les maisons situées en zones rurales et périurbaines font preuve d'une résilience impressionnante selon certains experts [9], notamment les biens dotés d'espaces extérieurs ou adaptés au télétravail. Toutefois, cette tendance varie considérablement selon les territoires.
Retour de la demande des primo-accédants
Enfin, les primo-accédants jouent un rôle déterminant dans la reprise du marché. Ils représentent désormais 44% des transactions financées par crédit, ce qui les place en première position devant les secundo-accédants [10].
Cette catégorie d'acheteurs, moins sensible aux fluctuations conjoncturelles, bénéficie depuis avril 2025 d'un prêt à taux zéro accessible à tous, quelle que soit la zone géographique ou le type de logement [11]. En outre, 85 % des primo-accédants envisagent de recourir au crédit pour financer leur projet [10], ce qui contribue à dynamiser le secteur après deux années difficiles.
Le rôle clé des taux d’intérêt et du crédit immobilier
L'évolution des conditions financières joue un rôle déterminant dans la reprise du marché immobilier en 2025. Plusieurs facteurs techniques expliquent le retournement observé ces derniers mois.
Baisse des taux directeurs de la BCE
La Banque centrale européenne a procédé à deux baisses successives de ses taux directeurs depuis janvier 2025, ramenant le taux directeur principal à 3,25 %. Cette politique accommodante vise à stimuler l'économie européenne et notamment le secteur immobilier. Par conséquent, les taux d'emprunt immobilier suivent progressivement cette tendance à la baisse.
Assouplissement des conditions de crédit
Les établissements bancaires ont également assoupli leurs critères d'octroi de crédits immobiliers. Le taux d'effort maximal, temporairement limité à 33 % pendant la crise, est désormais appliqué avec davantage de souplesse, notamment pour les ménages aux revenus stables. En outre, la durée moyenne des prêts s'est allongée à 22 ans au premier trimestre 2025.
Impact sur la capacité d'emprunt des ménages
Cette nouvelle donne financière améliore significativement le pouvoir d'achat immobilier des Français. À la même mensualité, un emprunteur peut désormais financer environ 10% de plus qu'en 2024. Ainsi, un couple disposant de 4 000€ de revenus mensuels peut emprunter jusqu'à 240 000€ sur 25 ans contre 220 000€ l'année dernière.
Taux moyen des crédits en avril 2025
En avril 2025, le taux moyen pour un crédit immobilier sur 20 ans s'établit à 3,40 %, en recul de 0,60 point par rapport à son pic de 2024. Cette baisse des taux contribue directement à la tendance immobilière positive de 2025 observée sur le marché, notamment dans les grandes métropoles où la demande se réactive plus rapidement.
Pouvoir d’achat immobilier : une amélioration contrastée
La capacité d'achat des Français face à l'immobilier connaît une évolution positive mais inégale en 2025, conséquence directe des transformations du marché.
Évolution du revenu disponible des ménages
Les revenus des ménages français ont progressé de 2,1 % en moyenne depuis janvier 2025, soit légèrement au-dessus de l'inflation. Cette amélioration modeste permet néanmoins de retrouver un pouvoir d'achat comparable à celui de 2022, avant la crise immobilière. La prime exceptionnelle de pouvoir d'achat versée à certains foyers modestes a contribué à renforcer leur capacité d'investissement immobilier.
Surface finançable en hausse en 2025
Conséquence directe de la baisse des taux et de la stabilisation des prix, la surface finançable augmente significativement en 2025. Pour un budget mensuel fixe de 1 000€, vous pouvez désormais acquérir en moyenne 7 m² supplémentaires par rapport à 2024. À Paris, cette augmentation atteint même 9 m², permettant aux acheteurs d'envisager des biens auparavant inaccessibles.
Différences entre maisons et appartements
Un écart se creuse entre les différents types de biens. Les appartements deviennent plus accessibles dans les métropoles (+5,2 % de surface finançable) tandis que les maisons individuelles connaissent une progression plus modeste (+3,1 %). Cette différence s'explique notamment par l'évolution des critères de recherche post-pandémie.
Inégalités régionales persistantes
Malgré cette amélioration générale, les disparités territoriales demeurent marquées. Les zones tendues, comme Paris, Lyon ou Bordeaux, affichent toujours un pouvoir d'achat immobilier inférieur de 40 % à la moyenne nationale. À l'inverse, dans des villes comme Limoges ou Saint-Étienne, votre capacité d'achat peut être jusqu'à deux fois plus élevée pour un même niveau de revenu.
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Conclusion
En définitive, le marché immobilier français de 2025 témoigne d'un renouveau progressif après deux années particulièrement difficiles. Cette reprise, bien que modeste, marque un tournant significatif avec une augmentation des transactions de 2,5 % et une progression des prix de 0,4 % sur un an. Les grandes métropoles comme Bordeaux, Lyon et Paris retrouvent leur dynamisme d'antan, tandis que certaines zones rurales présentent des résultats plus contrastés.
L’assouplissement des conditions de crédit et la baisse des taux d'intérêt jouent un rôle fondamental dans cette renaissance du marché. Ces évolutions permettent désormais aux ménages d'accroître leur capacité d'emprunt d'environ 10 % par rapport à 2024, ce qui se traduit concrètement par une augmentation de la surface finançable.
Cependant, cette amélioration du pouvoir d'achat immobilier demeure inégalement répartie sur le territoire. Les disparités entre les zones tendues et les villes moyennes persistent, créant ainsi des opportunités différentes selon votre localisation. Les appartements anciens semblent également tirer leur épingle du jeu avec une hausse plus marquée que celle des maisons.
Enfin, le retour des primo-accédants constitue un signal encourageant pour l'avenir du secteur. Représentant désormais 44% des transactions financées par crédit, cette catégorie d'acheteurs bénéficie notamment du nouveau Prêt à Taux Zéro accessible sans restriction géographique.
Face à ces tendances, votre stratégie d'achat immobilier en 2025 doit donc tenir compte de ces évolutions positives tout en restant attentive aux spécificités locales qui continuent de façonner ce marché en pleine transformation.

